Un ralentissement économique mondial probable

Entrée en vigueur des droits de douane réciproques 

Donald Trump a annoncé la mise en place des droits de douane réciproques, visant à diminuer le déficit commercial américain et réindustrialiser le pays. Il souhaite notamment utiliser ces tarifs douaniers pour subventionner les dépenses de l’État fédéral et financer la baisse de l’impôt sur le revenu. Les pays disposant d’un excédent commercial élevé avec les États-Unis ont été les plus pénalisés. Les exportations chinoises et européennes à destination des États-Unis seront désormais taxées respectivement de 54% et 20%. La Chine a directement riposté en annonçant appliquer 34% de droits de douane sur les importations de produits américains. La mise en place de ces tarifs aura un impact majeur sur le commerce mondial. Ils sont de natures à augmenter le montant des produits importés, alimentant ainsi l’inflation et pénalisant directement les consommateurs. Le volume des échanges commerciaux pourrait fortement réduire et impacter négativement la croissance économique mondiale. L’entrée en vigueur des droits de douane intervient au moment où le niveau de confiance des consommateurs américains est historiquement faible. Les dépenses des ménages représentent 70% du PIB aux États-Unis et un scénario de récession technique est désormais probable. Un ralentissement de la croissance et un maintien de l’inflation autour des 3% compliqueraient la tâche de la FED, qui doit déjà composer avec les exigences de Donald Trump sur les baisses de taux. 

Les indices boursiers mondiaux ont fortement corrigé : en Europe, le CAC 40 cède 8% et est désormais négatif depuis le début de l’année. Aux États-Unis, le S&P 500 abandonne 9%. Le dollar s’est également déprécié face à l’euro.

Le pétrole au plus bas depuis 2021

Le baril de brent, indicateur majeur de l’activité économique mondiale, a plongé de 10%, clôturant ainsi à son plus bas niveau depuis août 2021. Les cours du pétrole ont notamment été impactés par 2 facteurs : la mise en place des droits de douane réciproques, qui a renforcé les inquiétudes relatives à un ralentissement économique mondial. Les pays membres de l’OPEP+ ont annoncé une hausse de la production de pétrole, via 411 000 barils supplémentaires par jour, soit 3 x plus que le plan initial. Cette augmentation de l’offre pourrait exercer une nouvelle pression à la baisse sur les cours du brent, déjà en repli de 13% depuis le début de l’année.

Détente des rendements obligataires 

Le rendement du 10 ans américain s’est détendu de 25 bps, clôturant à 4% pour la première fois depuis octobre 2024. Les investisseurs anticipent clairement un scénario de ralentissement économique aux États-Unis, qui contraindra la FED à baisser ses taux directeurs à 5 reprises pour atteindre 3% fin 2025. 

En Europe, le 10 ans français et allemand se sont détendus d’environ 10 bps, soutenus par la baisse de l’inflation en zone euro. Les prix à la consommation ont ralenti à + 2,2% sur un an et l’inflation sous-jacente, hors alimentation et énergie a atteint son niveau le plus bas depuis janvier 2022. Cette décélération de l’inflation offre une bonne marge de manœuvre à la BCE, qui va pouvoir baisser ses taux pour soutenir la croissance économique. Le marché anticipe un assouplissement des taux directeurs de 100 bps par la banque centrale d’ici fin 2025.

Chiffres de la semaine

Lundi : Ventes au détail zone euro et production industrielle Allemagne

Mardi : Indice des prix à la consommation, taux de chômage zone euro et rapport JOLTS nouvelles offres d'emploi États-Unis

Mercredi : Compte rendu des minutes de la FED

Jeudi : Indice des prix à la consommation États-Unis, Chine et prix à la production zone euro

Vendredi : Indice des prix à la consommation Allemagne, PIB Royaume-Uni, prix à la production et indice Michigan de confiance des consommateurs États-Unis.