Trump 2.0, la douche froide !
- sinfonisite
- 18 avr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 mai

L’accession de Donald Trump à un deuxième mandat à la Maison Blanche et l’enthousiasme des marchés qui en découlait n’aura finalement été que de courte durée.
La promesse d’une croissance américaine prolongée s’est rapidement grippée par les nombreuses incertitudes sur les fronts commerciaux, économiques et géopolitiques.
Le "Liberation Day", se matérialisant par l’instauration de droits de douane inédits par leur ampleur, annoncé comme un tournant majeur pour l’économie américaine restera probablement comme le début d’une guerre commerciale mondiale et l’évaporation de plus de 6 600 milliards $ sur les marchés financiers, au cours des deux jours suivants le 2 avril 2025.
Ces inquiétudes, combinées aux licenciements par le DOGE (« Department of Government Efficiency ») dirigé par Elon Musk, fragilisent la confiance des consommateurs américains et des dirigeants d’entreprises. Les marchés redoutent que la persistance des incertitudes ne mène à une récession aux États-Unis.
Face à ces nouvelles menaces, la déprime économique européenne reçoit un traitement de choc avec l’annonce d’un ambitieux plan budgétaire allemand, comprenant une hausse massive des dépenses militaires et un investissement annuel dans les infrastructures, rompant avec sa rigueur budgétaire passée, ce qui suscite un regain d'optimisme pour l’ensemble de l’économie européenne !
Dans un monde qui se fragmente, la Chine tente de stimuler sa consommation intérieure, par un « plan d’action spécial ». Cependant, la consommation des ménages repart lentement, et les pressions déflationnistes persistent. De plus, le secteur immobilier peine à se redresser, malgré la recapitalisation des banques et les incitations gouvernementales. Le regain de guerre commerciale pourrait bien finalement tourner au bras de fer avec les américains, dont l’issue est incertaine…
Du côté des marchés...
Face à l’imprévisibilité, le Vix qualifié d’indice de la peur revient à des niveaux élevés.

Dans un contexte de regain de volatilité, les principaux indices enregistrent des performances négatives sur le 1er trimestre 2025


La politique commerciale de Donald Trump déclenche un flot d’inquiétudes, forçant l’OCDE à baisser ses prévisions de croissance à +3,1% pour 2025 et à +3% pour 2026. Toutes les grandes nations sont concernées par cette révision à la baisse, qu’il s’agisse des États-Unis (+2,2% en 2025 puis +1,6% en 2026), de la Chine (+4,8% en 2025, et +4,4% l’année suivante), ou de la zone euro (+1% puis +1,2%).

Le processus de désinflation mondiale a repris sa marche en avant, notamment en zone euro. Ainsi, la BCE devrait pouvoir poursuivre son mouvement d’assouplissement. Les marchés anticipent donc à hauteur de 75% une baisse de taux pour la réunion du 17 avril et un taux de dépôt à 1,8% en fin d’année. Aux US, la politique menée par D. Trump enraye le processus et compromet la poursuite de la politique d’assouplissement monétaire de la Fed à court terme.

Assouplissement, la BCE continue de baisser ses taux directeurs, pour la 6e fois consécutive, ramenant son taux de dépôt à 2,5%, et son taux de refinancement à 2,65%. Aux États-Unis, les marchés anticipent un maintien des taux de la Fed jusqu’en septembre, avant 2 à 3 baisses d’ici la fin de l’année.

Après ce douloureux épisode de volatilité extrême, le gouvernement Trump temporise et octroie une suspension de 90 jours pour l’instauration des droits de douane à une bonne partie de la planète. Si la Chine n'a pas droit à tant d'égards, voyant sa surtaxe passer à 125 % sur ses produits en contrepartie de sa riposte, le soulagement était palpable chez les sursitaires. Une détente aux vertus ascensionnelles pour les marchés actions qui ont vu, dans la foulée, leurs indices rebondir d'un même élan… L’heure est à la négociation.
Cependant, cette "pause" peine à faire illusion et tient, en réalité, moins de la trêve que du drapeau blanc. En effet, les rendements des bons du Trésor américain ont connu une hausse significative, reflétant une nervosité accrue des investisseurs. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a atteint 4,5% et enregistre sa plus forte progression hebdomadaire depuis 2001.
La prudence reste donc de mise, d’autant que l’affaiblissement du dollar semble inévitable.

Environnement T2 2025
Les investisseurs resteront focalisés sur les négociations menées avec le gouvernement US. Toute désescalade de la guerre commerciale initiée devrait être accueillie positivement par les investisseurs. Prudent
En Europe, les perspectives de croissance restent modestes, mais les ambitieux plans d’investissement annoncés pourraient profiter à l’ensemble de la zone. De plus, la récente baisse du pétrole devrait également bénéficier à l’Europe, historiquement importatrice. Sélectif
La Chine souffre d’une faible consommation domestique et les sanctions américaines annoncées pourraient faire déraper certains secteurs de l’économie. Prudent
La poursuite du mouvement d’assouplissement monétaire entamé en 2024 par les banques centrales sera déterminante. Si une grande partie du chemin a été anticipée, des soubresauts sont toujours possibles. Les marchés actions réagiront positivement à tout mouvement de détente. Diversifié
Du côté “émergents hors Chine”, les valorisations d’ensemble nous paraissent raisonnables. Cependant, certaines économies pourraient souffrir des sanctions américaines. Sélectif
Sur les marchés obligataires, dans un contexte général de baisse des taux courts, le monétaire devrait voir son rendement s’effriter progressivement. Le segment « Crossover » maturité maxi 2 ans est à privilégier et devrait offrir des rendements proches du portage. Positif
Enfin, nous restons convaincus de la pertinence des fonds en euros, qui constituent un socle indispensable aux allocations de long terme. Aujourd’hui, dans un contexte de stabilisation des taux, les épargnants en recherche de protection de leur capital profiteront de la tendance haussière des participations bénéficiaires. Positif
En tout état de cause, dans un climat d’incertitude, la diversification reste de mise. Une opportunité d’achat pourrait être plus proche qu’on ne le pense. Préparez-vous à un éventuel rebond en améliorant la diversification et en envisageant des solutions structurées hors des États-Unis.

Notre allocation

Nous restons à votre disposition pour ajuster, le cas échéant, l'allocation de vos portefeuilles.


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