
Le rebond de l’inflation ravive les tensions entre la FED et Donald Trump
L’inflation a atteint + 3% en janvier sur une année glissante, enregistrant son 4ème mois consécutif de hausse. Le prix des œufs a notamment bondi de plus de 60% sur un an, sous l’effet de la grippe aviaire, entrainant une pénurie dans les supermarchés. Cette accélération de l’inflation intervient juste avant l’entrée en vigueur des tarifs douaniers sur les importations de produits canadiens et mexicains, de nature à renchérir le coût des produits importés, et ainsi alimenter l’inflation. La tâche de la FED, qui doit déjà composer avec les exigences de Donald Trump, se complique davantage. Celui-ci se montre particulièrement critique envers la politique monétaire de la banque centrale et exige une baisse immédiate des taux d’intérêt en vue d’accompagner les droits de douane et soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Jerome Powell a affirmé qu’il n’était pas urgent de baisser les taux dans un contexte où l’économie restait globalement forte avec une inflation supérieure à l’objectif des 2% de la FED. Les investisseurs anticipent une seule baisse de taux en 2025 et certains prévoient même aucune réduction. Ce dernier scénario parait cependant peu probable. Donald Trump s’étant présenté comme le candidat anti-inflation, il ne pourra appliquer l’ensemble de son programme et la FED baissera probablement ses taux en 2025.
Les bourses européennes poursuivent leur progression
Les indices boursiers clôturent une nouvelle fois en hausse, soutenus par les résultats d’entreprises et les espoirs de fin de la guerre russo-ukrainienne. Le président des États-Unis a échangé avec Vladimir Poutine dans le but d’entamer prochainement des négociations pour mettre fin au conflit. Un accord de paix permettrait une normalisation de l’approvisionnement énergétique, via un retour important des flux de gaz russe en Europe. Les prix du gaz ont cédé 10% cette semaine et pourraient être amenés à baisser durablement, accélérant le processus de désinflation en zone euro et la baisse des taux de la BCE. L’écart de valorisation historiquement élevé avec les États-Unis favorise également l’arbitrage des investisseurs sur les valeurs européennes. Dans ce contexte, le CAC 40, le DAX 30 et l’Euro Stoxx 50 gagnent environ 3%. Les petites capitalisations européennes, dernièrement délaissées, progressent de 2% sur la semaine et de 5% depuis le début de l’année.
Les marchés chinois portés par les valeurs technologiques
Malgré la récente mise en place de droits de douane entre la Chine et les États-Unis, les indices boursiers chinois poursuivent leur progression. Depuis la présentation de son modèle d’intelligence artificielle, qui pourrait concurrencer Open AI avec des coûts de développement largement inférieurs, la start-up DeepSeek a soutenu un grand nombre de valeurs technologiques en Chine. Les autorités ont également annoncé des mesures visant à favoriser les investissements en bourse. Le constructeur automobile BYD gagne 9% sur la semaine. Alibaba (+24%) a annoncé fournir une technologie d’intelligence artificielle à Apple pour ses iPhones en Chine. Le Hang Seng Tech Index, rassemblant les principales valeurs technologiques de Hong Kong a bondi de 30% depuis mi-janvier. Le CSI 300, indice de la bourse de Shanghai et Shenzhen, progresse de 6% depuis mi-janvier.
Chiffres attendus :
Lundi : balance commerciale zone euro
Mardi : indice ZEW du sentiment économique zone euro et taux de chômage Royaume-Uni
Mercredi : compte-rendu des minutes de la FED et indice des prix à la consommation Royaume-Uni
Jeudi : inscriptions hebdomadaires au chômage États-Unis et prix à la production Allemagne
Vendredi : indice des directeurs d’achat Allemagne, États-Unis, zone euro et ventes de logements existants États-Unis


Comentários